Entretien, réglage & harmonisation de pianos | Ti Piano, accordeur-réparateur de pianos |

Le passage de l’accordeur peut être l’occasion de demander un avis technique sur l’état de la mécanique de votre piano. Le contrôle et l’entretien de ses différents éléments vous permettront à la fois de résoudre d’éventuels dysfonctionnements, bruits parasites ou inconforts de jeu et de prémunir votre instrument d’une usure excessive.

La révision du réglage et la reprise de l’harmonisation participent à cet entretien et peuvent, en outre, clairement améliorer le potentiel expressif de votre piano, optimiser la sensation du toucher et lui faire retrouver des sonorités agréables et inspirantes.

Le réglage de la mécanique

Pour préserver les qualités de votre piano, il est nécessaire de procéder de temps à autre au re-positionnement des pièces de sa mécanique et au réglage de leurs interactions de manière à éviter l’usure prématurée de ses garnitures et à conserver une bonne sensation générale de jeu.

Une mécanique qui fonctionne bien doit être réactive et peu bruyante, produire et étouffer le son efficacement tout en permettant une maîtrise des nuances et des modes de répétition précis et contrôlables. Le toucher au clavier doit être confortable et uniforme. Une mécanique plus souple et plus prévisible vous aidera à davantage vous focaliser, sans efforts compensatoires, sur la musique et sur votre jeu. Ce point est particulièrement crucial lorsque le piano est destiné à l’apprentissage.

La fréquence à laquelle le piano devrait être réglé dépend de son âge et de la qualité de sa fabrication, ainsi que de son utilisation et de l’exigence du pianiste. Cet intervalle peut être compris entre six mois et dix ans.

La fonction de la mécanique du piano pourrait être résumée par l’échappement. C’est la caractéristique primordiale du piano, qui permet au marteau d’être libéré de tout contact avant de frapper les cordes, et donc de ne pas se coincer contre elles. Cet échappement – ou plutôt la distance sur laquelle le marteau est poussé avant d’échapper au contrôle du pianiste – est déterminant à la fois pour produire une frappe puissante et pour rendre possible le jeu très doux, pianissimo.

La problématique de l’échappement est la suivante : trop près, le son devient distordu ou le marteau rebondit contre les cordes ; trop loin, le marteau devient difficile à contrôler, on perd en capacités de nuance et de répétition. Cette distance minimale est au fond propre à chaque instrument : elle est dépendante de la géométrie de sa mécanique, de la masse et de l’usure de ses pièces.

Partant de là, le réglage peut alors être défini comme la procédure visant à rendre cet échappement au plus près des cordes possible, sans efforts ni surprises, et sans sortir des cotes de jeu habituelles qui déterminent la chasse – la distance entre le marteau au repos et la corde – et l’enfoncement des touches. Pour ce faire, nous venons nettoyer, aligner, lubrifier et calibrer la friction des différents leviers, axes, garnitures et ressorts entrant en jeu dans le développement du marteau. Le rendement mécanique ainsi amélioré, plus grande est la qualité d’information que le doigt du pianiste pourra transmettre à la corde.

L'harmonisation ou le réglage du timbre

En intervenant sur le feutre du marteau et sur les cordes, il est possible de redéfinir le timbre du piano et de rééquilibrer ses registres. La densité et l’élasticité des marteaux sont « harmonisées » de façon à améliorer la sonorité générale de l’instrument, des graves aux aigus et dans toutes les nuances.

Cette opération, qui est également nécessaire sur des marteaux neufs, permet ainsi de re-dynamiser un jeu de marteaux fatigués par l’usage et les variations climatiques. Ses objectifs sont : adapter les marteaux à la puissance du piano et aux caractéristiques acoustiques de la pièce, accroître l’ambitus dynamique, augmenter la chaleur du son, ajuster son intensité ou encore accroître le sustain (soutien sonore).

Elle est le couronnement de toute la préparation et de l’optimisation de l’instrument : avant de pouvoir être à proprement parler harmonisé, le piano doit avoir été soigneusement préparé, réglé et accordé au diapason, les cordes nivelées et assises sur le chevalet, les marteaux reformés par ponçage et mis à porter également sur chaque chœur de cordes.

 Les marteaux sont alternativement poncés et piqués de façon à obtenir un paysage harmonique équilibré, sans dissonance de timbre d’une note à l’autre.